Où les eaux usées se transforment en or

Depuis 1995 « le droit d´entrée » est interdit en France. Les techniques financières permettent cependant de contourner habilement les interdits en tous genres et Veolia maîtrise parfaitement cette discipline dans ses transactions internationales. En 2005 la multinationale achète le système d´assainissement de la ville de Braunschweig après en avoir acheté les services techniques. Le maire monsieur Hoffmann exulte : 238 millions d’euros représentent une importante recette pour une privatisation. De plus la stabilité des redevances est garantie pour les 10 ans à venir. Mais certains sceptiques s´étonnent de ne voir arriver que 112 millions d’euros dans les caisses municipales. Des recherches révèlent alors que la ville avait renoncé à 38 millions d’euros afin de permettre à Veolia de constituer des réserves pour s´assurer contre des risques financiers futurs. Et l´étonnement ne fut pas mince lorsque l´entière vérité apparut au jour, à savoir que la multinationale ne dépense en réalité pas un cent en fonds propres pour l´achat de l´assainissement de Braunschweig. Le prix d´achat sera entièrement payé par les redevances de la génération future. Il est en effet financé par un crédit pris par l´entreprise des services de l´assainissement mettant en gage les redevances des 30 prochaines années auprès d´un tiers (banque) avec interdiction pour l´ d´une prise d´influence et d´un quelconque contrôle des prestations de Veolia. Cela signifie que pendant les 30 prochaines années les citoyens de Braunschweig paieront ce crédit par leurs redevances, plus les intérêts et les intérêts composés et cela indépendamment du fait que Veolia fournisse des prestations, se retire ou fasse faillite. C´est de cette étrange façon que la multinationale française veut à l´avenir exploiter l´entreprise ainsi achetée. L´une des premières annonces fut que l´on allait réparer moins mais investir généreusement dans le système de canalisation. Le contrat prévoit en effet, une somme d´au moins 7,5 millions d’euros allouée au groupe annuellement et sur une période de 30 ans gagée là encore sur les redevances futures. C´est ainsi que les contribuables de Braunschweig devront après les 30 années, payer en plus un crédit de 215 millions d’euros pour les investissements de l´opérateur. Pour conclure ce marché Veolia voudrait acheter l´appellation « service technique de la ville de Braunschweig ». La multinationale attache un grand prix à se couler ainsi sous cette appellation respectable et ancienne de la gestion communale. Mais qui devra payer cette supercherie ?